ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE. CAPITALISME ET CHANGEMENT DEMOCRATIQUE.
Xe Rencontres du RIUESS - Luxembourg - 2 au 4 juin 2010
Jean-Louis Laville, June 2010
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Summary :
L’économie sociale et solidaire ne peut avoir une portée théorique et pratique que si elle est fondée sur la pleine reconnaissance de ses composantes et de leur identité respectives. Certes des rapprochements sont indéniables ; des partisans de l’économie sociale, longtemps critiques de l’économie solidaire, se prononcent désormais pour un dépassement des deux conceptions en recherchant ce qui peut servir un projet commun. Mais pour que cette évolution notable ne se réduise pas à un opportunisme conjoncturel, il importe de se pencher avec attention sur les contributions respectives de l’économie sociale et de l’économie solidaire avant de déceler ce que peut apporter leur regroupement.
L’économie sociale a amplement prouvé qu’il y avait place pour une diversité de formes d’entreprises mais la banalisation récurrente de ses pratiques est un phénomène d’une telle ampleur qu’il appelle réflexion. A cet égard, l’économie solidaire se singularise sur deux plans : le rapport à l’économie (Partie I) et le rapport au politique (Partie II) .
A partir de la reconnaissance de l’originalité sur ces deux registres, il devient alors envisageable de concevoir un véritable projet d’économie sociale et solidaire (Partie III) qui n’élude pas les difficultés derrière le consensus de façade et une référence trop vague à l’alternative. L’hypothèse de ce texte est que l’économie sociale et solidaire peut acquérir une consistance seulement si elle correspond à un renouvellement théorique en même temps qu’empirique.